mardi 14 septembre 2021

absinthe. page 48. Yeruldelgger

Mais ce qui apaisait Yeruldelgger plus que tout, quand il rejoignait Solongo, c'était le jardin qu'elle avait créé devant, entre la yourte et la prairie. Dans cette ville de pierre et de poussière qui devenait aujourd'hui de verre et de béton, dans ce pays qui avait coupé tant d'arbres qu'il en avait inventé des déserts, Solongo avait fait de son carré de terre un jardin de verdure. Elle avait planté un tilleul et un pin, et Yeruldelgger lui avait offert un bouleau blanc. Elle avait planté du thym, un églantier et un rhododendron, et Yeruldelgger lui avait offert un plant de rhubarbe. Elle avait choisi un myrtillier, un groseillier, et lui une potentille. Elle une absinthe, de la gentiane et des géraniums, et lui des asters. Dernièrement encore,elle avait planté un jeune mélèze et un pin d'écosse, et Yeruldelgger lui avait offert trois jeunes peupliers. Le jardin de Solongo était devenu si beau que les passants, en apercevant les fleurs et les feuillages par dessus la balustrade en bois, pensaient que l'endroit était un monastère.

 

Ian Manook, Yeruldegger, Le livre de Poche ; première parution Albin Michel, 2013.


Ian Manook (1949)

de son vrai nom, Patrick Manoukian.

On peut retrouver ce commissaire mongol, Yeruldelgger, dans deux autres aventures : Les temps sauvages, puis La mort nomade.