dimanche 3 novembre 2013

absinthe. page 132. Le temps des cerises

Charpaillez nota sur son carnet : "Y a-t-il un quelconque rapport entre la fauvette de huit heures vingt-cinq et le perroquet au teint jaune de huit trente-huit ?"
Il ajouta d'une écriture précipitée : "Peu probable que leur lien, s'il en existe un quleconque, soit d'ordre sentimental, l'un étant physiquement le repoussoir de l'autre."
Il resta songeur, essayant d'imaginer la frimousse gracieuse de la grisette, et regarda vers les étages.
Une exaltation comparable à une liqueur d'absinthe gagna son cerveau enfiévré. "Mortendieu ! essaya de raisonner l'ancien sapeur du Chemin des Dames, je connais la hauteur des arbres et la force des hommes, mais du diable si je n 'ai pas mis mon grand nez dans le marécage conspirateur d'une belle bande de rastaquouères !"

Franck & Vautrin, Le temps des cerises, Fayard, 1990.