dimanche 3 avril 2011

absinthe. page 13. Blasons d'un corps masculin

" Il y avait donc d'abord une douceur de laine, au moment où elle caressait le lobe, puis le piquant barbelé des poils raides, et enfin, quand elle se mettait à lécher le conduit, l'amertume.
Elle laissait fondre patiemment sur sa langue, les petits morceaux, caustiques, de cérumen. Leur goût, jaune d'absinthe, pointu et âpre comme la gentiane, toute la soirée la faisait saliver. Mais l'aigreur goûtée dans l'oreille, elle l'appréciait comme une bière ou une liqueur âcre et mordante.

D'ailleurs, la cartilage a une consistance d'olive verte."

Régine Detambel, Blasons d'un corps masculin, via voltaire, 1996.


Annexes :
Régine Detambel (1963) : le site de l'écrivain
Le texte est disponible au format numérique sur le site publie.net
La revue Le matricule des anges lui a consacré un dossier dont
l'entretien est disponible sur leur site (n°17, 1996).